mercredi 7 mai 2014

"Étienne regrette", pas moi !


C'est le premier livre que je lis d'Antoine Sénanque et j'ai envie de vous dire tout de suite qu'il m'a donné envie d'en lire d'autres.
Dès le départ, j'ai été séduite par l'écriture subtile de l'auteur. Des phrases simples mais terriblement bien imagées, notamment dès qu'il s'agit de décrire le physique des personnes et leur caractère. Cela se lit comme on boirait du petit lait.
Sans oublier des petites touches d'humour disséminées de ci de là, sans avoir l'air d'y toucher.
Ainsi que quelques "pensées profondes" (sur la philosophie, sur le bonheur, etc.) tout à fait claires et limpides.
J'aime être épatée de cette manière par l'écriture. 
Un "style impeccable, féroce comme il faut, imparablement drôle" (source Le Républicain Lorrain)

C'est donc l'histoire d'Étienne Fusain, un prof de philo qui va remettre sa vie en question...

Extrait p. 18
"[...] Combes, la linguiste, avait été la première à passer sa tête triangulaire dans la salle de classe, curiosité inhabituelle de sa part et confirmation que le flair des êtres humains surpasse celui des chiens, quand il s'agit de renifler les défaillances. Fusain avait souvent cherché le mot le plus exact pour qualifier le charme de Mademoiselle Combes. Le mot était « sans ». [...] Ils ne partageaient rien en dehors d'une antipathie mutuelle et d'un tutoiement qu'il subissait comme le crissement d'une craie sur un tableau. Son « tu » était à l'impératif.
  - Tu n'oublies pas la réunion ?

Extrait p. 23
   "Ferry, professeur d'histoire, rousse abondante, avait proposé à peu près à tout le monde une révision de ses charmes. Sauf à lui. Du bout de la table, elle envoya dans sa direction un petit signe fraternel de la main. Fraternité asexuée, qui lui faisait remettre en question l'intégralité de son apparence. Son allure était pourtant acceptable. [...] On lui trouvait du style. Un style d'homme qui laissait les nymphomanes indifférentes.

Étienne Fusain, 54 ans, est professeur de philosophie en lycée. Il découvre un jour, gravé sur le bureau d'un élève, un graffiti humiliant qui le chamboule. Cet homme à la vie rangée et loin d'être palpitante, pète un câble, comme on dit dans ces cas-là, toutes proportions gardées.
Il déserte le domicile conjugal, quitte son travail en invoquant une raison médicale, pour aller s'installer chez son ami d'enfance, Denis Larbeau, un médecin légiste célibataire, légèrement plus déluré que lui...
Besoin de pimenter sa vie, d'y trouver un sens.
Besoin de vivre, tout simplement.
La rencontre, ou plutôt les retrouvailles, avec Lily, une copine d'adolescence, va mettre des couleurs dans sa vie.
Au programme, des soirées et des journées entre mecs, des virées à deux, à trois, des retours aux sources, etc.

Je n'en dirai pas plus.
Cette histoire m'a réellement donné le sourire.
Un bémol pour la fin, que je ne dévoilerai pas. Je l'ai trouvée too much, trop rocambolesque.
On perd en profondeur en avançant dans le livre et c'est dommage.

Antoine Sénanque (un pseudonyme, qui rappelle d'ailleurs étrangement le nom de son personnage principal, Étienne Fusain) est médecin neurologue de formation. Il a exercé dans un hôpital parisien et en cabinet. Ses romans font souvent référence au domaine médical.

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2 commentaires:

  1. Ohhh t'es enthousiaste!!! Merci pour ce conseil de lecture!

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  2. Une superbe critique. Toi aussi tu écris très bien ! Ce livre donne très envie d'être lu.
    Je le regarderai sûrement de plus près lors de mon retour en France ! ;-)
    Bisous

    Estelle
    http://chroniquesd-unefrenchie.blogspot.Fr

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